Kraken l’agent double, entre illustrations et tentacules parisiennes

27 juin, 2018

Depuis 2009 Paris voit ses murs se recouvrir de pieuvres géantes signées Kraken. Son énigmatique auteur, maintenant aussi bien adopté des rues que des galeries, propose un art bien plus diversifié qu’il n’y parait.

Kraken, Paris, 2018

kraken street art

Atelier de Kraken, 2017 © olivier granoux


Le poulpe vandale au service de la critique et du romantisme


Sorti des légendes scandinaves, le Kraken (un monstre marin de très grande taille doté de nombreuses tentacules) est aussi le symbole de la mafia.

« L’idée m’est venue un peu par hasard ; l’effet abstrait des longs tentacules me plaisait. Et puis c’est l’animal de la Mafia. J’aime bien les peindre au-dessus des banques ou des bijoutiers, comme un clin d’oeil ! »

13ème arrondissement de Paris , 2017 ©streetartparischris

kraken graffiti

Paris, 2016

Paris


Kraken balade ainsi ses longues tentacules au dessus des enseignes du temple de la consommation comme un pied de nez à leur emprise. Mais c’est aussi un grand romantique que cache cette bête géante. De temps à autre surmonté d’un «Kraken je t’aime» elles permettent à son auteur de brandir une technique de drague qui, parait-il, fonctionne à merveille !

Je t’aime, Paris

Paris


Kraken l’agent double : entre défouloir et illustration


Derrière ce monstre marin, se cache un Parisien de 29 ans, aussi à l’aise dans la rue qu’à dans son atelier. Bien que le poulpe soit la partie la plus visible de son travail, ce n’est pas ce qui occupe le plus claire de son temps. Réalisé en 15 minutes récréatives, le kraken n’est qu’un défouloir pour l’artiste.

Chubby’ s orgy, 2016

Puy du fou, 2018

Sieste en été, Peinture à l’huile , 106,5 x 137,5 cm, 2018


« Je bosse la journée, ou je dessine dans mon petit atelier des choses très méticuleuses. Quand je sature, je sors dans la rue pour boire quelques bières et escalader un mur. »


Son autre univers, il le tire de la BD et de l’illustration ; tantôt à dessiner de minuscules personnages, tantôt des portraits de personnes obèses. « Il y a beaucoup de grâce dans la graisse », explique sans vraiment d’ironie Kraken.

Peut-être verra-t-on un jour ses illustrations recouvrir les rues de Paris autant que ses poulpes géants ? Un désir que l’artiste dissimule de moins en moins. 

Granny, 2017

Perche à selfie, Peinture a l’huile, 2,50 x 1,60 cm, 2018


Adopté dans la rue comme en galerie


Les Krakens font désormais partie du paysage. Et si les passants l’ont adopté, ils ne sont pas les seuls. Depuis 2015, il a aussi séduit Agnès.b, grande amatrice d’art urbain, qui le représente ainsi, depuis deux ans, à l’Urban Art Fair. Leur collaboration avait commencé par la création de T-shirt à l’effigie du poulpe géant puis s’est poursuivie avec des interventions événementielles, jusqu’à un défilé lors de la fashion week.

Point éphémère, Paris

Pas si relax, 2018

Toit de Paris


– Doriane Coelho –

27 juin, 2018

Catégorie(s) : Street Art / Art Urbain

2 réponses

  1. Onhee dit :

    Great interview
    Thanks for the pictures. it’s nice to see Kraken’s pieces

  2. Slave 2.0 dit :

    Un travail intéressant mais cette fascination pour l’obésité morbide est quelque peu dérangeante. Métaphore de l’opulence ?

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