Théo Lopez : entre symbolisme et abstraction

30 avril, 2018

Entre deux toiles, au beau milieu du Terrier du 9ème Concept, nous avons rencontré Théo Lopez, le cadet de la bande. Il nous a raconté ses débuts, ses inspirations, ses projets et son lien avec l’un des plus célèbres collectifs d’art urbain.


STRIP ART : Comment as-tu commencé à peindre ?

THEO LOPEZ : J’ai commencé en 2008 en intégrant le 9ème concept.

théo lopez street art

Portrait de Théo Lopez, credit photo Remy Golinelli2


STRIP ART : C’est donc ta rencontre avec le 9ème concept qui t’a donné envie de peindre ?

THEO LOPEZ : Oui. En fait j’étais en bac STI/Art Appliqué quand j’ai eu un exercice à faire sur l’un des projets du 9eme concept. Une fois avoir découvert ce qu’il faisait, j’ai eu envie de les rencontrer. Je les ai un petit peu harcelé pour pouvoir faire des trucs avec eux. Du coup en 2008 ils m’ont lancé sur une première tournée événementielle pour Desperados.

On a fait le tour de la France avec une équipe d’intermittents (danseurs, chanteurs, musiciens, comédiens). On devait ensemble réaliser un show assez précis. En tant qu’artistes du 9ème, on installait des chaises, des feutres et on dessinait sur les gens.

Oeuvres finales, Collaboration Desperados


« C’était de l’impro totale. »

Chaque artiste avait son style, mais sans book, sans préparation. C’était une intervention libre, en freestyle. J’ai appris à dessiner comme ça et j’y ai peaufiné ma sensibilité.

Event Desperados


STRIP ART : À tes débuts, tu étais dans un univers plus tribale, symbolique, comment s’est fait ce passage vers l’abstrait ?

THEO LOPEZ : cela s’est fait en trois temps. À la base j’étais plutôt dans l’illustration je dessinais des personnages de BD. C’est comme ça que j’ai commencé à m’intéresser au dessin. Après avec les projets événementiels et le bodypainting j’ai commencé à m’intéresser à autre chose que la figuration. Petit a petit j’ai travaillé les masques, la symétrie. J’essayais de  représenter  une présence avec les lignes, une entité spirituelle.

Totem, Oeuvre sur toile, 2011


Et puis quand j’ai commencé à me mettre à la peinture, j’ai voulu revenir à l’essentiel. Représenter l’énergie, la présence, la vie qu’il peut y avoir avec la peinture.

THEO LOPEZ : « L’idée était de zoomer dans un de mes motifs, de m’attarder sur une petite partie. Simplifier pour aller à l’essentiel. »


STRIP ART : D’où viennent tes influences ?

THEO LOPEZ : Il y a un peu de tout : les livres, la musique… En ce moment j’écoute de la musique afro, vocale, percu. Je suis assez fan de Beatbox. J’écoute aussi de la musique latine, du hip-hop. Je suis assez boulimique de musique, chaque style est lié à une période, m’inspire et me donne des directions différentes.

Star Dust MD


Mes influences sont assez spontanées. Mon travail aujourd’hui est un travail de recherche qui se fait pas à pas. Je ne le calcule pas plus que ça. Il y a beaucoup de courants qui me parlent, qui m’intéressent, c’est un mélange de tout ça qui fait mon style.

Secret Birth md


STRIP ART : Quelle force trouve tu dans le 9ème concept aujourd’hui ?

THEO LOPEZ : Ils m’ont appris quelque chose d’assez important : le travail d’équipe. Le côté «être ensemble, faire ensemble» et la collaboration sont des choses importantes en tant qu’artiste. C’est ce qui permet d’avancer, de se remettre en question grâce à une confrontation constante et positive. On s’entraide, on travaille ensemble, on se file des coups de pouce sur des projets.

« Être artiste c’est un travail très solitaire à la base, intime, mais pour moi ça doit aussi être lié à une rencontre, une ouverture sur le monde et surtout sur les gens. »

Le M.U.R, Bordeaux, 2016, Pole Magnetic


C’est ça la force du 9ème concept, c’est un des seuls collectifs à garder une vraie entraide après 30 ans d’existence. Aujourd’hui ce collectif est inscrit dans l’histoire. Moi je suis le dernier à y être entré mais les premiers ont commencé dans les années 90.

Le M.U.R, d’Oberkampf, credit photo Roman Deroubaix


STRIP ART : Comment vois-tu évoluer ton art aujourd’hui ?

THEO LOPEZ : J’essaie de pas trop calculer je me laisse des marges de manœuvre. Ce que j’aimerais c’est continuer à rechercher, pour l’instant par la peinture, après peut-être par autre chose. Il y a deux choses qui m’intéressent : l’espace et les arts numériques. Deux domaines un peu différents de ce que je fais aujourd’hui mais qui me branchent pas mal.

Between the lines


J’aimerais aussi voyager, j’essaie de faire un voyage par an. Le voyage c’est quelque chose qui dynamise beaucoup d’après moi. Et continuer à monter des projets, de manière individuelle et collective.

le M.U.R 12, 2017, Crédit photo Jeremy Marais


STRIP ART : Des projets à venir ?

THEO LOPEZ : La semaine prochaine je serais à Marseille pour un festival aux puces de Marseille qui s’appelle Marseille Street Art show. J’enchaîne sur un chantier avec Urban Art Paris, où cinq artistes interviendront dans chaque étage d’un logement étudiant à Villejuif. Challenge très intéressant car nous devons respecter une contrainte qui est de faire des anamorphoses.

Metamorphosis


Après direction à Bordeaux pour le nouveau collector DESPE. On refait l’installation en réalité virtuelle avec le projet de la bouteille. Et enfin je serais au Portugal fin juin, à côté de Lisbonne, pour un festival à Loures.

Event Desperados


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– Doriane Coelho –

30 avril, 2018

Catégorie(s) : Street Art / Art Urbain

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