Depuis 2009 Paris voit ses murs se recouvrir de pieuvres géantes signées Kraken. Son énigmatique auteur, maintenant aussi bien adopté des rues que des galeries, propose un art bien plus diversifié qu’il n’y parait.
Le poulpe vandale au service de la critique et du romantisme
Sorti des légendes scandinaves, le Kraken (un monstre marin de très grande taille doté de nombreuses tentacules) est aussi le symbole de la mafia.
« L’idée m’est venue un peu par hasard ; l’effet abstrait des longs tentacules me plaisait. Et puis c’est l’animal de la Mafia. J’aime bien les peindre au-dessus des banques ou des bijoutiers, comme un clin d’oeil ! »
Kraken balade ainsi ses longues tentacules au dessus des enseignes du temple de la consommation comme un pied de nez à leur emprise. Mais c’est aussi un grand romantique que cache cette bête géante. De temps à autre surmonté d’un «Kraken je t’aime» elles permettent à son auteur de brandir une technique de drague qui, parait-il, fonctionne à merveille !
Kraken l’agent double : entre défouloir et illustration
Derrière ce monstre marin, se cache un Parisien de 29 ans, aussi à l’aise dans la rue qu’à dans son atelier. Bien que le poulpe soit la partie la plus visible de son travail, ce n’est pas ce qui occupe le plus claire de son temps. Réalisé en 15 minutes récréatives, le kraken n’est qu’un défouloir pour l’artiste.
« Je bosse la journée, ou je dessine dans mon petit atelier des choses très méticuleuses. Quand je sature, je sors dans la rue pour boire quelques bières et escalader un mur. »
Son autre univers, il le tire de la BD et de l’illustration ; tantôt à dessiner de minuscules personnages, tantôt des portraits de personnes obèses. « Il y a beaucoup de grâce dans la graisse », explique sans vraiment d’ironie Kraken.
Peut-être verra-t-on un jour ses illustrations recouvrir les rues de Paris autant que ses poulpes géants ? Un désir que l’artiste dissimule de moins en moins.
Adopté dans la rue comme en galerie
Les Krakens font désormais partie du paysage. Et si les passants l’ont adopté, ils ne sont pas les seuls. Depuis 2015, il a aussi séduit Agnès.b, grande amatrice d’art urbain, qui le représente ainsi, depuis deux ans, à l’Urban Art Fair. Leur collaboration avait commencé par la création de T-shirt à l’effigie du poulpe géant puis s’est poursuivie avec des interventions événementielles, jusqu’à un défilé lors de la fashion week.
– Doriane Coelho –
Catégorie(s) : Street Art / Art Urbain
Great interview
Thanks for the pictures. it’s nice to see Kraken’s pieces
Un travail intéressant mais cette fascination pour l’obésité morbide est quelque peu dérangeante. Métaphore de l’opulence ?