REHAB 2 : immersion street art à la Maison des Arts et Métiers

22 juin, 2017

Strip Art est allé à la rencontre d’Olivier, collaborateur du label Bitume, et l’un des organisateurs de l’évènement incontournable de cet été à Paris: Rehab 2. Olivier est aussi l’artiste de la bande. Connu sous le nom de Kesadi, il a été chargé de rassembler la centaine d’artistes participant à l’évènement.

rehab street art rehab graffiti


Les dessous de l’exposition Rehab


STRIP ART : Comment est né le projet Rehab ?

KESADI : Pour la première édition, un ancien élève des Gadzarts (étudiants des Arts et Métiers), a contacté Flo (fondateur de Rehab), pour lui proposer de réhabiliter et peindre l’intérieur de la première Maison des Arts et Métier, juste en face de l’établissement que nous occupons actuellement.

Flo m’a ensuite appelé pour convoquer les artistes, qu’ils soient parisiens, lyonnais, marseillais ou nantais. On a eu pour la première édition qu’une semaine pour peindre et trois jours d’exposition. On savait que pour l’année d’après on aurait un nouveau bâtiment.

 rehab exposition

©quefaire.paris.fr


« Rehab 1 était un peu un crash test, histoire de voir comment ça pouvait fonctionner. »

Cette année on a eu plus de temps. On a eu toute l’année. On a rappelé les mêmes artistes. Comme ils n’avaient eu l’an dernier que trois jours d’exposition on s’était dit que c’était mieux de les faire intervenir pour la deuxième édition. Et puis comme ça on reconnaissait tout le monde.

 


STRIP ART : Donc il n’y a aucun nouveaux artistes ?

KESADI : Il y en a quelques uns, mais que j’ai connu l’an dernier et grâce à mes expositions personnelles. Et puis il y eu du bouche-à-oreille… Les amis des amis ont ramené des amis.

 


Les artistes présents pour les projets Rehab 1 et 2, je les connais principalement du vandal, des battle et des expositions. Mais on n’a pas que des graffeurs.

« La scène est surtout street art et graffiti mais on a aussi des peintres par exemple CharlElie couture. »


STRIP ART : Pourquoi le terme Rehab ?

KESADI : C’est pour «réhabilitation» du lieu. Et cet immeuble va devenir un logement étudiant pour les Gadzarts, avec de nouvelles normes. Tout sera détruit et reconstruit. On conservera juste les portes qui seront vendues aux enchères et certaines iront dans le nouveau bâtiment.

 


Priorité à la Contre-culture


STRIP ART : Est-ce un choix de ne pas avoir que de grosses têtes d’affiche ?

« KESADI : L’idée était d’amener une touche de modernité et de la visibilité à des artistes peu connu. »

Par exemple à Lyon, il y a plein d’artistes très performants mais dont on entend peu parler. On a donc fait appel à eux à la place de ceux qui ont une renommé et dont tous le monde connait le travail. Après on a quand même quelques belles têtes d’affiche comme Jo Di Bona, Joachim Romain, Doudou’ Style, CharlElie Couture


STRIP ART : Comment avez-vous eu les financements ?

KESADI : Le financement vient des Arts et Métiers, c’est avec ce petit financement qu’on a réussi à créer l’évènement. Aucun artiste n’a été rémunéré, c’est que du bénévolat.

« Même les grosses têtes d’affiche venaient parce qu’elles croyaient en l’exposition, pas pour le financement. »


Et puis on a préféré mettre tout le monde au même niveau, parce qu’ on aurait pas payé de la même façon Jo Di Bona et un petit artiste de Lyon. Et ça a très bien marché ! On est tous très contents et on les remercie. Sans eux le projet n’aurait jamais vu le jour.


STRIP ART : L’entrée gratuite c’était important pour vous ?

KESADI : Oui.

« L’art doit pouvoir être accessible à tous donc c’est important de faire ce genre d’évènement gratuit. »

On a instauré un prix libre. Si les gens sont contents ils donnent pour les artistes et pour ce qui pourrait devenir le nouveau Rehab 3 !


Parole donnée à la génération Z


STRIP ART : Toi même graffeur, trouves-tu que Paris manque de murs ou de lieux d’expression ?

KESADI : A la base je suis graffeur et maintenant je suis plus illustrateur. Venant de Lyon je ne connais pas bien Paris mais je dirais qu’en règle général, oui, en France, ça manque. Mais je pense que ça va commencer à arriver.


« C’est sur qu’il faut ce genre d’endroits pour que les artistes puissent s’exprimer autrement que sur les toiles ou sur les terrains qui ne sont pas accessible au public. »

À Lyon, on a qu’un seul endroit où ça se fait, ça s’appelle la taverne Gutenberg. Il y a des expositions toutes les semaines avec différents artistes du monde entier… Mais il n’y’en n’a qu’un. À Paris il doit y en avoir 3 ou 4 pas plus donc ce serait bien que ça augmente. Mais ça va augmenter, c’est sur.


STRIP ART : Comment voit-on le street art à travers les yeux de la génération 2000 ?

KESADI : Avant le Street art était vachement basé sur le graffiti. C’était le lettrage vandale pur et dur, on aimait voir ça, mais ça ne touchait pas un large public.

Du coup je pense que les artistes de notre génération ont voulu amener quelque chose en plus que le lettrage. On part donc plus vers l’illustration, tout en s’imprégnant des cultures d’avant, comme la culture hip-hop et en mettant en avant de nouvelles choses.

« On prend tous les styles de l’art en général en ne s’arrêtant pas à l’art urbain. Moi je le vois comme ça. »


Par exemple, avant, je faisait du graffiti mais le lettrage était trop restreint pour moi, donc je suis parti vers une accumulation de plusieurs formes et objets qui amène le public à s’interroger. Avec le lettrage le public n’arrivait pas forcément à comprendre le but.

« Aujourd’hui le Street art amène le spectateur à s’interroger sur la façon de faire et sur la façon dont l’artiste communique. C’est autre chose. »


Le label Bitume


STRIP ART : Quel serait l’objectif ultime du label Bitume pour les années à venir ?

KESADI : Ce serait de créer dans le monde entier des expositions comme celle-ci. Pour les projets Rehab on a eu que des artistes français mais à l’avenir on aimerait faire intervenir de jeunes artistes internationaux et développer ce système d’immersion totale. Je pense qu’au fur et à mesure ce seront les lieux qui nous donneront l’inspiration de créer de nouvelles choses.


STRIP ART : Pourquoi cette envie d’immersion totale ?

KESADI : Je pense que maintenant on a envie de ne voir les tableaux que dans les galeries, parce qu’il y a tellement d’expositions street art qui n’ont pas lieu d’être…


« Au moins dans les évènements en «immersion» l’artiste peut s’imprégner du lieu, peut le retourner à sa façon et vraiment montrer aux spectateurs la manière dont il travaille. »

Je pense que c’est bien d’être immergé dans un espace plutôt que de regarder un simple tableau.


STRIP ART : Quel est le fil conducteur des projet de Bitume ?

KESADI : Se faire plaisir tout simplement ! Les artistes vous le diront, il y a vraiment eu une bonne ambiance. C’était un peu comme une colonie de vacances.

« L’idée c’est vraiment de se faire plaisir et de faire plaisir au public. »


 Crédits photographiques : ©Doriane Coelho // Strip Art

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REHAB 2

Du 16 Juin au 16 Juillet 2017

Maison des Arts et Métiers – Cité Internationale Universitaire

17 boulevard Jourdan – 75014 Paris

– Doriane Coelho –

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22 juin, 2017

Catégorie(s) : Street Art / Art Urbain

Une réponse

  1. Superbe expo, très sympa dommage que ce monde soit avant tout un monde de mecs, et les expos souvent à Paris !

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