Thomas Dityvon, alias Mister Pee est né le 21 février 1975 à Paris. Graffeur, illustrateur, colleur d’affiches, Mister Pee a baigné dès sa plus tendre enfance dans un univers visuel riche et stimulant, notamment grâce à son père photographe qui l’initie rapidement au monde de l’image et aux BD. Plus Hara Kiri qu’Astérix, Mr Pee apprend vite les codes visuels des BD pour adultes. Il s’inspire de l’univers fantastique de Fred avec « Philémon » et de l’affichisme Polonais dont il admire l’économie du geste et l’efficacité. Basquiat, Keith Haring et Egon Schiele sont autant de sources d’inspiration pour lui.
Très rapidement, il devient accroc à l’adrénaline et commence à graffer à l’âge de 14 ans sous le pseudo Onyx.
C’est dans le XIIIème arrondissement de Paris et plus précisément « aux frigos » rue de Tolbiac, que Mister Pee découvre les graffitis. Déjà attentif à l’art urbain, il n’hésite pas à grimper et escalader les palissades pour découvrir ce qui s’y cache. Piqué au vif, il s’essaie au tag avec une poignée de copains dans les cages d’escaliers d’immeubles. Son terrain de jeux est l’avenue d’Italie, il s’entiche des odeurs de la peinture, apprivoise le geste et affectionne la liberté que cette nouvelle passion procure à un tout jeune adolescent à l’esprit bouillonnant. Peu satisfait de son alias, Onyx devient Songe, une consonance plus poétique, d’avantage en adéquation avec sa personnalité.
Fasciné par la culture Hip Hop et Rap Américaine, il forme son premier crew : NSC (New Style Criminals) avec trois copains Diapo, Rekal et Sato.
L’heure est aux expérimentations, Mister Pee s’adonne au tag sauvage le soir et termine parfois au poste de police du quartier. Il passe ses weekends dans les terrains vagues pour perfectionner son geste, faire des rencontres et bénéficier de l’émulation naissante de l’époque. Fortement inspiré par Lokiss, Disco, PCP et Number 6, il observe et se forge une personnalité sur les murs. La cour de récrée du Lycée est consacrée aux débriefs entre copains des travaux des uns et des autres.
Consciencieux, Mister Pee travaille le lettrage qu’il sait indispensable à un débutant.
Son ambition: faire ses armes en calligraphie pour ensuite exceller au graffiti qu’il juge plus créatif et à son goût. Le Bac en poche, Mister Pee suit des études d’Art Appliqués de graphisme et prend des cours de dessin avec l’artiste Ben Ami Koller. Il poursuit son rêve de création d’image et découvre l’illustration – son dernier chantier sera l’informatique. Le temps de se faire un nom dans l’édition et de s’imposer comme illustrateur, il met le graffiti de côté mais ne tarde pas à retourner à ses anciennes amours dès que l’occasion se présente, parcourant les rues bombe à la main.
Dans les années 2000, Mr Pee dessine un volatile bleu loufoque qu’il nomme Mr Pee, il adoptera ce nom comme pseudonyme.
Ce personnage de BD déjanté n’a pas encore la parole mais tente toutes sortes d’expériences absurdes sur son entourage et lui même. Le magazine Sciences et Vie Découvertes destiné aux 7- 12 ans en fait une rubrique récurrente en 2008. Son personnage surréaliste évolue dans un univers décalé qui permet à son créateur de se spécialiser sur le visuel et la pertinence du dessin avec le moins de mots possible.
Malgré toutes ses casquettes Mister Pee se considère d’abord comme un illustrateur, et se définit comme « un fabricant d’images » dont l’humour et la dérision sont la clef de voûte.
Il avoue un faible pour le papier et le collage d’affiche qui lui permettent de gagner en précision en préparant son travail à l’avance et d’exposer de plus grands travaux, sans s’inquiéter du temps d’exécution.
De fil en aiguille, Mister Pee s’est dirigé sur des formats de cadrages proches du portrait : « Les têtes sont pour moi comme une scène, un écran, qui me permettent d’évoquer les sentiments humains, les émotions et les démons intérieurs ».
Adepte de la « bizarrerie graphique », Mr Pee cherche la complicité avec le passant.
Il revendique le droit à la différence, la marginalité et rejette la société aseptisée et conformiste qui pour lui n’est source d’aucune inspiration. Ses personnages « les intrus » sont un hommage au film culte « Freaks » de Tod Browning. Mister Pee toujours en mouvement et à l’affut de nouveaux moyens d’expression s’intéresse également à la peinture qui lui permet de varier les supports et réfléchit à divers projets dans l’animation. On retiendra ses deux expositions solo : à la galerie Sin Glin Glin à Paris et à la galerie Adamastor Studios à Lisbonne en juin 2014.
Vidéo du documentaire réalisé par Simon Philippe – Mister Pee, exposition « Échappées belles » – Lisbonne juin 2014 : Les dernières performances de Mister Pee :
Liens :
Retrouvez Mister Pee sur son site Internet
Une interview de l’artiste du 16/07/2014
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Catégorie(s) : Artistes Strip Art, Street Art / Art Urbain