Lek, de son vrai nom Frédéric Malek est un street artist français, né à Paris en 1971. Ses parents, des immigrés Polonais l’élève dans le XIXè arrondissement, un quartier populaire peuplé de petits trafiquants et de toxicomanes : « Un petit guetto » se souvient Lek.
Issu de la première génération de graffeurs parisiens, Lek s’est fait la main entre La Chapelle et Stalindgrad, sur les rails de la gare de l’Est, le berceau de la street culture française. Peu intéressé par l’art classique, l’adolescent trouve une satisfaction majeure dans le dessin. Autodidacte, il s’attèle à comprendre l’écriture, s’inspire des artistes Mode2, SKI, Lokiss et JonOne et commence au grand damne de ses parents, par voler des bombes de peinture pour s’exercer. Plus à l’aise sur les rails du métro que sur les bancs de l’école, Lek fait ses armes sur les wagons et les kilomètres de voies avant d’investir les lieux abandonnés, ce qui ne l’empêche pas de s’inscrire une école d’architecture poussé par ses profs qui décèlent en lui un vrai talent pour le dessin.
La peinture devient pour Lek une prolongation de l’architecture :
casser un mur, le découper avec de la couleur…tout se rejoint. Son style est graphique et présente peu de courbes. Ses fresques sont naturellement épurées, Lek avoue qu’ « avec le temps (il est) devenu plus rigide».
En 2009, ses œuvres sont exposées au Grand Palais aux cotés de 140 artistes lors de l’exposition « TAG ». Pour autant, il se défend de faire partie du « mouvement street art » trop basé selon lui sur l’esthétique pure. Il déclare dans une interview que –« Cette culture est vouée à disparaître parce qu’elle est absorbée », « les toiles sont onéreuses », Lek cherche plutôt à reproduire ce qui l’a animé et fait vibré dans sa jeunesse: « des artistes qui donnent pour rien! »
Ses tags prennent la forme d’une abstraction architecturée qu’il juge plus créative que le pochoir.
Mais ce qui excite cet enfant « du ghetto » c’est la pratique de « l’Urbex », c’est à dire s’approprier un lieu laissé à l’abandon, un lieu souvent chargé d’histoire. Ce que valorise Lek, c’est le travail en amont, la recherche, la prise de danger…Il aime s’approprier les lieux, les façonner à son image. Il est sans le savoir à l’époque, sur le point d’être exaucé…Car au cours de l’été 2010, Lek qui connaît son quartier sur le bout des doigts, découvre un supermarché abandonné. Au total, 40 000 m2 de surface disponible. C’est une aubaine pour Lek et son compagnon de Tag, Sowat qui commencent par recouvrir les murs de fresques avant de transformer le lieu en résidence artistique clandestine. « Le Mausolée » est né. Ce lieu accueille une quarantaine de graffeurs français, dont les œuvres sont photographiées, montées en film, puis éditées dans un livre.
Ce projet collectif propose un travail où les techniques et les styles s’entremêlent. Les égos sont laissés de coté et chacun est libre de peindre par dessus les motifs du voisin pour former un tout homogène. Ce musée secret est 100% made in France car Lek et Sowat désirent mettre en avant « le style français » trop souvent banni des grandes expositions. Leur volonté première est d’encourager les artistes à cesser de copier les américains, à développer leur propre style et proposer au spectateur autre chose que « du kitch New Yorkais ». Le résultat ? De grandes compositions abstraites peintes jusqu’à dix mains.
Vidéo du Mausolée:
En 2012, Lek et Sowat sont les invités du Palais de Tokyo qui leur propose de peindre les murs des espaces secondaires, habituellement fermés au public. Cet événement donnera lieu à une exposition : « Dans les entrailles du Palais secret ». Ce lieu, à vocation technique est brut et correspond aux murs habituellement investis par les graffeurs.
En 2013, Lek est convié aux cotés d’une centaine d’artistes de street art à investir les lieux d’une tour de neuf étages du XIIIe arrondissement de Paris, en passe d’être détruite. Ce projet s’intitule : « Tour 13 ». Cette initiative du galeriste Mehdi Ben Cheikh, de la galerie Itinérance donne à tous ces artistes sept mois de totale liberté pour recréer des pièces à leur image et proposer des installations à l’aide d’objets abandonnés sur place. Lek et Sowat ont investis les sous sols autour du thème du fil d’Ariane.
Extrait de l’émission Entrée libre sur France 5:
Lek et Sowat, « Ceci n’est pas du street art »
Liens :
Lasco Project
Catégorie(s) : Street Art / Art Urbain