Lady Pink, la légende américaine du graffiti féminin des années ’80

24 avril, 2017

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Lady pink est réputée pour être la première femme reconnue dans le milieu du graffiti. Issu de la culture new-yorkaise des années 80, elle a dû faire preuve de poigne pour se faire entendre et accepter dans un milieu qui à l’époque était exclusivement masculin. C’est aujourd’hui une figure incontournable du mouvement graffiti.

pink graffiti

Portrait de Lady Pink devant l’une de ses fresques

pink street art

On a freight train, 1994

Triptych mixed media on canvas , in a private collection, 2004


Figure culte du graffiti new-yorkais


Sandra Fabara, surnommée tantôt Lady Pink, tantôt Pink, est née à Ambato en Equateur, en 1964. Elle débarque dans le Queens, à New-York, en 1972 avec sa mère et sa soeur.

Tupac, 2000

Lady Pink artist

Wynwood Wall, Miami


C’est à 15 ans qu’elle déploie ses premières bombes, et recouvre les voitures du métro new-yorkais avec le nom de son petit ami de l’époque, expulsé après une arrestation. Elle peint ainsi son subway art en tant que vandale, de 1979 à 1985, et intègre de nombreux crew tels que TPA (The Public Animals) ou TC5 (The Cool 5).

Top to bottom on a C train, 1983

lady pink

The Death of Graffiti, acrylic on canvas, in a private collection, 1982


L’une de ses premières consécrations en tant que figure emblématique de la culture hip-hop, fut son rôle aux côtés de Lee Quinones, dans le légendaire film Wild Style.

C’est ensuite à 21 ans qu’elle réalise sa première exposition personnelle intitulée Femmes Fatales au Moor College of Art and Design. L’année suivante, l’artiste cesse ses activités vandales pour se consacrer exclusivement à son travail d’atelier et la réalisation de commandes.

Freight train painted by Pink and Mickey

Five Toes, acrylic on canvas, 2010

Randy Sandy by Kel139 and Pink


Elle s’impose ainsi par ses propres moyens dans le monde et le marché de l’art, sans pour autant ne jamais avoir suivi de formation académique.

Son style évolue au fil des années, passant de old school pendant sa période de subway art à wild style lors de son passage en atelier. À partir des années 2000, le figuratif entre peu à peu dans ses compositions, avec une forte influence psychédélique.

Faith In Women, on the front of the Intermedia Arts Center, B-Girl B jam in Minneapolis, 2005

Pink & Heart in the Yard, 2014

Pink Birds Of Paradise, acrylic on canvas, 2010


Une artiste féministe mais pas que…


Lady Pink c’est aussi une féministe avérée. Son contexte socio-culturelle ne lui laissant pas vraiment d’autres choix que de faire force face aux inégalités dont elle était victime.

Writer On The Run, 1983

Lady Liberty, 5pointz

Self-Portrait Painting a Train, 1992


«Quand j’ai commencé à peindre, dans les années 70, les femmes essayaient toujours de prouver par elles-mêmes qu’elles pouvaient faire tout ce que les hommes faisaient. Le mouvement féministe était de plus en plus fort et, en tant qu’adolescente, je pense que ça m’a influencé.

Sans m’en rendre compte j’étais devenue une jeune féministe.

Plus les mecs disaient « vous ne pouvez pas faire ça », plus je devais prouver qu’ils avaient tord. Je devais le faire pour toutes mes sœurs qui me regardaient.»

What Urge Will Save Us Now That Sex Won’t, mixed media on canvas, collaboration with Jenny Holzer, 2004


«Nous défendons nos oeuvres avec nos poings et notre courage. Quand vous avez des gars qui vous manquent de respect, vous allez le devoir de leur donner une leçon, sinon ils vont continuer à vous marcher dessus. Je suis désolée, mais c’est la façon dont ça fonctionne la-bas, et ce n’est pas facile. Mais cela reflète également ce qu’est le monde de l’art en général : 80% d’hommes blancs.

Alors, vous devez vous battre bec et ongles, crier et supporter, être entendue et être grande pour obtenir le respect.

Propos retranscrit par le site du Brooklyn Art Museum

Manic Depression, mixed media on canvas, in a private collection, 1981

 

Lady Pink street art

Lady Pink – Death Of Graffiti. City Museum, 2013. ©massappeal.


Durant toute sa carrière, Pink s’est battue pour l’égalité et le droit des femmes. Mais son art n’a pas juste été un instrument de sa rébellion. Il est aussi l’illustration plus ou moins imagé des réalités de l’époques.

Blue Bird of Unhappiness, 2012

Court Project Wall, sponsored by Art Hoc, Long Island City, NY, 2015


Lady Pink aujourd’hui…


Tout au long de son parcours, Lady Pink a su sensibiliser les artistes aux dons d’oeuvres d’art au profit de communautés défavorisées. Elle offre aujourd’hui ses années d’expériences lors de cours et d’ateliers de peintures pour enfants.

Elle dirige à présent une entreprise avec son mari Smith (writers aussi) proposant la réalisation de fresque décoratives.

Brick Girl Crying, acrylic on canvas, in a private collection, 2001

Gardiner Lady of the Leaf, Gardiner, New York, 2015


Lady pink est présente dans de nombreux musées tels que le musée Withney, le musée de Brooklyn, le Metropolitan Museum of art ou encore le musée Groninger aux Pays-Bas, et dans divers galeries et collections à travers le monde.


New York City’s Queen of Graffiti: Lady Pink by Erin Horan:

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– Doriane Coelho –

24 avril, 2017

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Catégorie(s) : Street Art / Art Urbain

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