Blek le rat est le pseudonyme de Xavier Prou, un artiste pochoiriste français né en 1951 à Boulogne-Billancourt. Son alias est inspiré du personnage de bande dessinée des 50’s : ‘Blek le roc’.
Xavier Prou étudie la sérigraphie et la lithographie à l’école des Beaux Arts de Paris et obtient un diplôme supérieur d’arts plastiques (DSAP) en 1976. Lors de ses études, il rencontre un étudiant américain qui le convainc de venir visiter New York, la Mecque des graffeurs. C’est au cours de ce voyage, dans le quartier de Greenwich Village qu’il découvre les tags, un choc ! Il gardera cet émoi dans un coin de sa tête quelques années avant de se lancer. Après les Beaux Arts, il débute un cursus en architecture à Paris 6, la Villette, qui selon ses dires, lui ouvert les yeux sur l’urbanisme et une nouvelle façon de l’aborder.
Au début des années 80, alors qu’il est bénévole dans un « terrain d’aventures », c’est en observant les enfants peindre sur une cabane en métal que lui vient l’idée de se lancer dans les tags avec son ami Gérard, propriétaire du terrain. Le duo débute alors sous l’alias de Blek.
Les deux amis s’essaient au lettrage classique américain, mais regrettent rapidement de ne pas avoir suffisamment de technique. Lui vient alors l’idée du pochoir en se remémorant un souvenir de vacances en Italie à Padoue, avec ses parents dans les 60’s. Il y avait découvert un vestige fasciste : un profil au pochoir, de Mussolini casqué.
Très vite les deux Blek cherchent à se construire identité et reconnaissance. Ils peignent dans les 14e et 18e arrondissements de Paris où à l’époque, des dizaines de maisons étaient abandonnées et murées. Un vaste terrain de jeu…
En 1982, Gérard abandonne et Blek devient Blek le rat, un pseudo à la gloire d’un animal qui le fascine et qu’il commence à peindre dans tout Paris dans les années 80, histoire de rappeler aux parisiens que les rats sont partout dans leur ville.
Des rongeurs, il évolue vers les silhouettes de personnages, puis lassé des interventions policières, il décide de ne peindre que sur des murs légaux. Ses œuvres représentent souvent des figures d’anonymes ou de célébrités en taille réelle.
Pour cela, il confie s’inspirer de son environnement urbain et des clochards qui l’ont beaucoup marqués dans son enfance.
Il supporte aussi la triste cause de Florence Aubenas dont il a collé des centaines d’affiches dans Paris.

Florence Aubenas affichée dans tout Paris pendant qu’elle est retenue otage
Son influence artistique est multiple et oscille des grands peintres comme David Hockney, à l’Antiquité gréco romaine et le Pop Art.
Dans cette vidéo, on observe Blek le rat au travail sur un mur en Angleterre et se confier sur ses débuts :
Blek le rat : le parrain du ‘street art’ moderne
Son talent a généré beaucoup de vocations comme Banksy qu’il ne reconnaît pas vraiment comme un artiste mais plutôt comme « un très bon critique de la société ». Il confie d’ailleurs à ce sujet dans la même interview au site Artistikreko.com que les travaux de Mark Jenkins et de Swoon « sont plus forts »!
De la rue, il s’est naturellement tourné vers les galeries pour « aborder la toile comme une trace de (son) travail sur un support qui ne soit pas périssable. » Cependant, il souhaite continuer à restituer la poésie de la rue en reconstituant des murs en béton qu’il retravaille pour leur donner un fini urbain qu’il ramène dans les galeries, comme un rappel, pour conserver une mémoire.
Blek le rat est une figure emblématique du street art mondial, une référence dans le monde de l’art. Il a rapidement connu le succès car au tout début des années 80 il est exposé à la galerie Loft, rue des Beaux Arts puis à la galerie Jean-Paul Christophe, avenue Matignon. En 2008, il expose à Los Angeles sous le titre « Art is not peace but war », une façon de rappeler qu’il est aussi un activiste en guerre contre le système établi.
Pionnier du street art, les plus grands de la nouvelle génération à l’instar de Banksy (sur lequel il peut avoir un témoignage acerbe) ne tarissent pas d’éloges à son sujet. Banksy déclare d’ailleurs sur Blek le rat : « A chaque fois que je crois avoir peint quelque chose d’original, je découvre que Blek le rat l’a non seulement déjà fait, mais 20 ans auparavant ! ».

Banksy
Sa côte ne cesse de s’envoler : le 4 février 2015, le dessin à l’aquarelle intitulé Guido Reni Revisited réalisé en 2012 s’est vendu 16 500 € (prix au marteau) chez Artcurial.

210 cmx 140 cm, pochoir à la peinture aérosol et acrylique sur toile.
Par Audrey Poux.
Retrouvez plus d’informations sur Blek le rat:
Catégorie(s) : Street Art / Art Urbain
Quelle histoire…J’ai honte d’affirmer que je ne connaissait pas cet artiste urbain français contrairement à Banksy. J’ai toute suite penser à du Banksy en voyant les peintures de Blek le rat alors que ça devait être le contraire. Dorénavant je saurait que le français avait 20 ans d’avance sur l’anglais et que c’est lui la référence.
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J’ai 70 ans et rêve de rencontrer Blek le Rat qui à Paris m’a fait rêver avec ses graffitis. J’adore Banksy sans oublier que c’est Blek qui est la référence en France avec Ernest Pignon Ernest