l’art urbain fait de la rue une scène artistique à ciel ouvert en reprenant des thèmes politiques, sociaux ou encore des critiques ou revendications personnelles des artistes urbains. Qu’il soit haï ou aimé, l’art urbain ne laisse pas indifférent et son interaction immuable avec la cité est le moteur même de la ville et de son dynamisme. L’art urbain ponctue de façon éphémère l’histoire urbaine de nos métropoles.
Art urbain : la genèse du mouvement artistique urbain.
Bien que la chronologie du graffiti démarre à l’antiquité, l’art urbain contemporain ou « street art » apparaît dès le début des années 70 à New-York.
New York était à cette époque en pleine récession, ses dépenses ainsi que son taux de criminalité explosaient et beaucoup d’infrastructures urbaines furent abandonnées. Ce climat social et économique au plus bas et l’abandon des bâtiments, voire des quartiers entiers, offrirent un terrain fertile à la revendication, à l’expression et à l’art urbain.
En juillet 1971, le New York Times écrit un article sur TAKI 183, un adolescent qui note son nom « TAKI » et son numéro de rue « 183 » partout où il va. Sa signature travaillée (ou Tag) et l’article du Times le transforment en une sorte de héros populaire. Taki crée malgré lui des centaines d’adeptes, Stay High 149, Samo, Futura 2000, Haring, Seen… Il est aujourd’hui considéré comme un pionnier du mouvement graffiti moderne et de l’art urbain.
Le tag (nommé aussi Blaze) devient ensuite plus travaillé au niveau du lettrage, de l’emploi des couleurs et de l’application d’effets 3D : le graffiti est né.
Vu par certains comme une forme d’art à part entière et par d’autres comme de la dégradation et du vandalisme, l’art urbain s’est propagé dans le monde entier.
L’art urbain en France
L’art urbain Français commence à être reconnu comme un art à part entière à partir des années 80, notamment avec deux artistes précurseurs : Bleck le rat et Jérôme Mesnager, tous deux pochoiristes de talent.
Dès 1982, l’arrivée à Paris de l’américain BANDO permet d’expérimenter « l’art des métros New-Yorkais ».
L’art urbain prend un nouvel essor et de nouveaux artistes talentueux rejoignent rapidement ce mouvement artistique. C’est le début des artistes comme :
- Psyckoze : artiste graffeur qui débuta vers 1984 à l’age de 15 ans.
- Nasty, Passionné par le mouvement hip hop et fasciné par les street artistes New Yorkais.
S’organisant en collectifs artistiques, Les « Crews » dynamisent l’art urbain avec des réalisations de fresques artistiques urbaines.
L’art urbain entre dans les galeries Parisiennes dans les années 80. L’exposition « Graffiti et société » du Centre Georges Pompidou en 1981 présente pour la première fois le street art au grand public. Le graffiti conquiert une légitimité. Certains graffs réalisés alors sont devenus de véritables œuvres d’art !
En 1989, il y a une explosion du mouvement et le phénomène touche sévèrement le métro parisien. Des crews, comme le C.T.K (Crime Time Kingz ; composé de Bando, Delta, Shoe, Sign et Squat) s’appliquent à graffer les couloirs de métro avec la précieuse aide du groupe de rap NTM (notamment sur la ligne 13 du métro parisien).
Dans les années 90, Invader commence à distiller ses petites mosaïques « Space Invaders » aux quatre coins de la planète. Et peu à peu … C’est l’invasion !
La reconnaissance de l’art urbain
De nos jours, l’art urbain a acquis ses lettres de noblesse. Les œuvres sont exposées et se vendent. Les médias et Internet participent à la propagation du phénomène street art tout autour du globe. Des graffs, fresques, pochoirs et installations urbaines éphémères deviennent des œuvres éternelles. L’art urbain inspire.
Pluie de records et courbe ascensionnelle pour l’art Urbain
La publicité s’empare du graffiti.
Défense d’afficher
All City Street Art and Graffit appli iphone
Des artistes réagissent, voir l’article « Street Art : 26 artistes se liguent contre la publicité ».
Art Urbain : quelques liens
L’histoire de New York dans les années 70 :
- l’article wikipédia : New York dans la tourmente
- le livre (en Anglais) « New York in the 70s : A Remembrance » d’Allan Tannenbaum.
…à suivre
30 avril, 2013
Catégorie(s) : Street Art / Art Urbain
