Okuda et son street art psychédélique engagé

17 novembre, 2016

Tags

Oscar San Miguel Erice aka Okuda est un street artiste espagnol, né en 1980 à Santander. Il vit depuis l’année 2000 à Madrid, où il avait suivi des études aux beaux arts à l’université Complutense. Caractérisé de pop-surréaliste, le style d’Okuda n’en reste pas moins empreint d’une forte essence urbaine. Du Portugal à la Russie en passant par la Belgique ou l’Inde, les rues du monde entier sont colorées des ses chefs d’oeuvre géométriques. Soucieux de mettre en exergue la trompeuse liberté du capitalisme, Okuda est sous une apparente légèreté, un artistes engagé. Il s’attache à illustrer avec finesse le conflit existant entre nos racines et la modernité. Pour lui, acquérir la véritable liberté passe par les voyages et la découverte de différentes cultures. Principe qu’il applique avec rigueur, et qui révèle la meilleur partie de son être et de son art.

Okuda street art

Il commence sa carrière de street artiste en 1997, en peignant de vieilles usines désaffectées et des chemins de fer abandonnés à Santander. Aussi inspirant que provoquant, son travail fait alors immédiatement parler de lui.  En parallèle de son travail de rue, Okuda est aussi très actif dans son atelier où il produit depuis 2009 des oeuvres plus intimes. En 2009, il a l’opportunité d’exposer avec IAM Projects dans de grandes galeries à New-York, Berlin, Londres et Paris. Ce point crucial dans sa carrière lui a permit de développer un nouveau réseau d’amateurs autour d’oeuvres plus personnelles.

okuda-1

The New Mesopotamia, 180x180cm, Collection privée

Il expose aujourd’hui à travers le monde : au Mali, Mozambique, Japon, Chili, Brésil, Mexique et dans une multitude de galeries en Europe, dont la IAM Gallery de Madrid, la SC Gallery de Bilbao,  ou encore l’Underdogs de Lisbonne.

okuda3

Warrior from Nowhere, 180 × 122 cm, Underdogs Gallery ,2016 ©Elchinopomares

Acteur majeur de la scène artistique, Okuda est un artiste protéiforme. Non content d’investir nos pavés et nos galeries, il est aussi très convoité par des marques comme Puma, Adidas, Ralph Lauren, Atari, Playstation et MTV avec qui il réalise des collaborations marketing ou des peintures murales. Il est aussi sollicité dans le domaine musical en tant qu’illustrateur par des artistes tel que La Mala Rodriguez, El Limite ou encore Eykeyey Rey.

1186220972971115402_21746007

Toilet inside you, 120cm, exposition Friends & Family, Séville, Espagne, 2016 ©Delimbo Gallery

addidas2

Collaboration avec Addidas

Les oeuvres d’Okuda : un portail vers un nouveau monde

Les oeuvres de San Miguel Okuda regorgent de vitalité et de couleurs. Les structures géométriques assimilées à des formes grisonnantes sur une architecture urbaine, provoquent et marquent les esprits. La complexité de son travaille demeure dans la multitude de contradictions qu’il parvient à entremêler, comme le monochrome et l’éclatement de couleur, l’homme et l’animal, le capitalisme et sa contestation radicale. 

1359409145501255094_21746007

Portrait de Sanz Briz , Budapest, 2016 ©Okudart

doggy-mask-70x70cm-underdogs-gallery-lisbon

Doggy Mask, 70x70cm, Lisbonne, Portugal, 2014, ©Underdogs Gallery

Truck art project, 2016 - Spaine

Truck art project, 2016 – Espagne

Truck art project, 2016 - Spaine

Truck art project, 2016 – Espagne

De ces constantes confrontations, Okuda en tire un réel message humaniste. Ses corps sans identité, ses animaux sans tête ou encore ses formes organiques sont autant de symboles encourageant notre réflexion autour de la condition humaine dans notre société.

*stop* fast piece in Bangkok. Thailand +++

Stop, Bangkok, Thaïland, 2016

Cet unique langage iconographique a une force telle que le message est initialement plus subconscient qu’évident. La vivacité des couleurs et leur dynamisme nous emmènent de manière enjouée dans les méandres d’une réflexion qu’on ne croyait pas aussi profonde au premier abord. On découvre alors que l’anti-capitalisme, l’auto-destruction, la solitude et les faux-semblants sont récurrents dans ses compositions.

Okuda - Portrait pour la liberté et l'égalité, Milan, Italie, 2015

Okuda – Portrait pour la liberté et l’égalité, Milan, Italie, 2015

Opposite mirror-Italia, 2016

Opposite mirror-Italia, 2016

Okuda nous propose un monde irréel, construit de scènes chimériques illustrant une certaine réalité. D’où son rapprochement avec un certain surréalisme, où sa jungle de couleurs vibrantes font échos à la pop culture, le tout saupoudré d’activisme sociale, de vocations politiques et estampillé des codes du street art.

1339858749380496161_21746007

Queen of the Zebra Palace, 2,5x5m, group show, Andorre, 2016 ©Art Arete

Praying for Chaos, 200x244cm, Andorre, 2016 ©Art Arete gallery

Praying for Chaos, 200x244cm, Andorre, 2016 ©Art Arete gallery

Inspiré par tout ce qui l’entoure, Okuda tient son pop surréalisme de ses influences tant musicales que cinématographiques, au coté de réalisateurs comme Jodorowsky, Michael Gondry, Leos Carax ou encore Terry Gilliam, pour ne citer qu’eux.

mo-evolution-movember-x-okuda-nave-palibex-madrid-spain

Mo Evolution – Madrid, 2016

Le printemps et la rentrée 2016 ont été une période florissantes pour l’espagnol. De mars à septembre, Okuda était partout ! Mi-mars 2016, l’artiste est invité au Maroc pour peindre une église abandonnée de Youssoufia. Intitulé 11 mirages pour la liberté, l’oeuvre est réalisée à l’occasion du Street Art Caravane.

Youssoufia - Maroc, 2016

Youssoufia – Maroc, 2016

 1198770418434949189_21746007

Fin mars 2016, Okuda part en Chine pour le HKWalls Street Art Festival, où il a recouvert un immeuble entier de ses couleurs psychédéliques.

Rainbow thief - Hongkong

rainbow-thief-image-by-cheung-chi-wai

En avril 2016 il nous offre une exposition personnelle à la Kalembach Gallery à Amsterdam, intitulée AsiAfricalism. Le 24 novembre dernier il a d’ailleurs réalisé un mur à l’occasion du Wynwood Walls à Miami, reprenant l’un des portrait de cette exposition.

kallenbach-okudasanmiguel09

The fountain of the rainbow blood, 120x180cm (Gauche), Horse Head, 80x60x60cm (droite) ©Kalembach Gallery

kallenbach-okudasanmiguel06

Prince from the Dessert, 100x80cm (gauche), Mumbay Princess, 100x80cm (droite), Amsterdam, 2016 ©Kalembach

15194470_1269376286459561_3097762639640062168_o

Asiafricalism, Wynwood Walls, Miami, USA, 2016 ©Goldmanglobalarts

Pendant que ses œuvres s’exposent tranquillement en province hollandaise, le voilà parti pour une Europe plus chaude : cap vers l’Italie ! Il participe ainsi à la troisième édition de l’Art in the Street Project dans la ville d’Arcugnano. Accompagné de son assistant Antonyo Marest, il peint 5 murs dans les jardins d’enfants de la ville.

«J’avais un projet en tête avant mon arrivé, mais une fois à Arcugnano j’ai changé de direction pour délivrer un message de positivité, liberté amour et nature» S.M.O

1228942893378421027_21746007

Spherical eyes ©Okudart

1228403201478213717_21746007

Flying Cages ©Okudart

1226921448439792227_21746007

Maiagato di Vicenza ©Okudart

C’est ensuite en Arkansas que l’artiste débarque en septembre, où il transforme une maison abandonnée en chapelle universelle, célébrant l’homme, la nature et toutes ses créatures, à l’occasion de l’Unexpected Art Fetsival.

1335534987306681368_21746007

©Unexpected Art Fetsival

Fin septembre 2016, par un périple ukrainien, où il repeint des wagons de train, encore une fois abandonnés. Ce projet a été réalisé avec la collaboration du métro de Kiev et de Artunited US, pour célébrer le jour de l’indépendance de l’Ukraine.

Ukraine, 2016 ©artunitedus

Ukraine, 2016 ©artunitedus

okuda-train-ukraine

Et enfin, c’est mi octobre 2016 qu’Okuda nous offre son dernier solo show à la Tres Punts Gallery de Barcelone. Exposition ouverte jusqu’au 10 décembre 2016.

1367558858394076744_21746007

Venus Zoo ©3puntsgallery

Actualités toutes fraiches :

Okuda expose depuis le 25 novembre 2016 et ce jusqu’au 4 décembre à la Montana Colors pop up Gallery à Miami ! Exposition illustrée par le livre Kaos Temple sorti le 26 novembre 2016 et distribué par Spray Planet.

Infinite World 2015, By Okuda San Miguel:

Retrouvez plus d’informations sur l’artiste :

Banniere facebookBanniere site perso

Doriane Coelho –

17 novembre, 2016

Tags

Catégorie(s) : Street Art / Art Urbain

Ajouter un commentaire

Strip Art – le Blog