Barry McGee: le pionnier de la côte ouest

17 septembre, 2014

Tags

Barry McGee, est un ‘street artist’ américain culte, né en 1966. Issu de la classe moyenne de la côte ouest, il grandit à San Francisco entouré d’un père mécanicien d’origine irlandaise, et d’une mère secrétaire d’origine chinoise. Il est l’un des pionniers du graff « made in USA ». Barry McGee était marié avec Margaret Kilgallen, décédée en 2001. Ensemble ils ont eu une fille : Asha avec laquelle il vit à San Francisco.

Barry McGee

Barry McGee

Barry McGee émerge dans la scène graffiti des années 90 avec le mouvement d’artistes de la Mission School de San Francisco et signe ses premières œuvres : TWIST, un pseudonyme qu’il conserve tout au long de sa carrière et qu’il réserve à son travail de rue. Parallèlement, il décroche un diplôme en peinture et sérigraphie du San Francisco Art Institute en 1991.

Crawling man présenté au ICA retro

The Lacma garage, Los Angeles

McGee s’est mis aux tags dans les années 80 dans la banlieue de San Francisco en suivant le courant « wild style ». Il apprend aux cotés de SR-1, fondateur du crew THR dont Barry était le deuxième membre et se démarque en dessinant des visages cartoonesques inspirés des sans-abris du Mission’s District de San Francisco.  Ces visages aux traits tirés et aux paupières lourdes font désormais partie de son ADN artistique.

personnages cartoonesques signature

 cartoon in galeries

Son travail est une vue pessimiste de l’expérience urbaine qu’il trouve trop stimulante et empreinte de frustrations et d’addictions. C’est une critique de la publicité et de la société de consommation en général. Ses dessins, sculptures, et peintures sont souvent des fonds abstraits composés de motifs et de formes géométriques aux couleurs vives et criardes inspirés des muralistes mexicains.

Détail d'un collage

Détail d’un collage

McGee a rendu populaire l’utilisation des gouttes de peinture dans le graphic design urbain et le ‘clustering’. Cette technique de design informatique met en scène des grappes de motifs colorés, un style qu’il a observé dans les églises catholiques lors d’un séjour au Brésil.

Collage de dessins fait à la main.

Collage de dessins fait à la main.

Barry McGee se fait repérer et commence à travailler avec des galeries qui lui permettent de toucher un large public. Malgré son succès, il se défend d’être un « street artist », et dénonce l’emballement de la société pour le street art, il déclare à ce propos : – « Tout est allé très vite, et les gens ont vu une opportunité de se faire de l’argent rapidement, ils ont taggés dans les rues une semaine avant de se précipiter dans les galeries pour être appelés des ‘ street artists’ ». McGee s’intéresse aux installations et expérimente avec des bouteilles d’alcool vides qu’il rachète à des sans-abris. Il utilise également des bombes de peinture et du métal pour créer un nouveau langage visuel inspiré de la culture urbaine contemporaine.

barry-mcgee-99-bottle-installation

Installation – 1999

Sculpture de vieilles bombes usagées.

Sculpture de vieilles bombes usagées.

Peinture sur plateau d' etain - 1997

Peinture sur plateau d’ étain – 1997

twist street art

 Twist au Berkeley Art Musuem – 2012

Barry McGee: l’icône d’une génération

Largement plébiscité par les galeries du monde entier, McGee est aussi très populaire parmi les autres ‘street artists’. Il devient une icône de la ‘street culture’ américaine (graffeurs, skaters, surfers…) et influence des générations d’artistes après lui. Il est reconnu pour son habilité à créer des environnements « de rue» au sein des galeries, en peignant directement sur les murs de celles-ci. Engagé, il tient à ce que chaque exposition soit ponctuée d’une scène en extérieur.

Fresque mural signé Twist

Fresque mural signé Twist

McGee s’est retrouvé malgré lui au cœur d’une controverse, suite à un dessin apposée sur une paire de basket Adidas. Taxé de raciste par la communauté Americano- Asiatique, il a répondu en déclarant dans un communiqué de presse que ce dessin n’était rien d’autre qu’un auto-portrait de lui (qui a des origines asiatiques) à 8 ans.

adidaas

Sa première exposition solo date de 1998 au Walker Center de Minneapolis. Sa participation à la Biennale de Venise en 2001 est l’évènement déterminant de sa carrière qui a fait explosé sa côte. Depuis, McGee est exposé dans le monde entier : à la fondation Prada de Milan, au Watari-um museum de Tokyo, aux Etats-Unis et au Royaume Uni et dans toute l’Europe.

Sa dernière grande exposition « Drawing in the street » en 2013 est une rétrospective donnée en son honneur à l’Institute Contemporary Art de Boston.
Dans la vidéo ci-dessous, on suit Barry McGee lors cette rétrospective :

Son travail se vend aujourd’hui entre 15 000 et 300 000 $. A titre d’exemple, cette installation/sculpture de 2005 s’est vendu 72 210 € :  en 2014 au Royaume-Uni chez Philips.

Lot vendu chez Philips à Londres en 2014.

Lot vendu chez Philips à Londres en 2014.

Il est resté fidèle à la rue malgré son ascension fulgurante où il signe toujours ses œuvres: TWIST.

Liens :
Sa page Facebook

17 septembre, 2014

Tags

Catégorie(s) : Street Art / Art Urbain

Une réponse

  1. Devignaud dit :

    Excellentissime ! Une référence…

Ajouter un commentaire

Strip Art – le Blog