Ernest Pignon Ernest, découvrez l’exposition « la prison » jusqu’au 29 mars 2014 à la galerie Lelong

5 mars, 2014

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Ernest Pignon Ernest, né en 1942 à Nice, vit et travaille à Paris. Depuis plus de quarante ans il invente des images qu’il appose sur les murs des cités. Aujourd’hui, il est unanimement reconnu comme un précurseur de l’art urbain, le « street art ». En octobre 2012, le Courtauld Institute à Londres l’a invité pour une conférence intitulée : « Before Banksy : Ernest Pignon-Ernest ».

Ernest Pignon Ernest - art urbain      E. Pignon-Ernest - Strip Art

Désaffectée depuis 2009, la prison Saint-Paul à Lyon a « ouvert » une dernière fois en septembre 2012 pour les journées du patrimoine. Ernest Pignon-Ernest et d’autres artistes ont été invités à y intervenir.

 « Avant que la transformation des lieux en campus ne provoque une amnésie collective, j’ai tenté d’y réinscrire par l’image le souvenir singulier d’hommes et de femmes, célèbres ou inconnus, qui y ont été torturés ou exécutés. Dans différents couloirs, cellules, cours, je me suis efforcé d’inscrire leur visage, leur corps, d’y introduire le signe de l’humain. La prison Saint-Paul de Lyon n’est pas une prison ordinaire. Klaus Barbie y a sévi. Jean Moulin, Raymond Aubrac, de nombreux résistants y ont été emprisonnés. Au cours de l’automne 1943, deux jeunes résistants y ont été détenus et guillotinés sur ordre de Vichy. »

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À Lyon, la prison Saint-Paul est à deux pas de la gare de Perrache. Elle en est même si près que les détenus pouvaient entendre le bruit des trains qui manœuvraient à la nuit tombée, entendre les cris de ceux qui venaient sous les hauts murs clamer leur amour, leur colère, leur désespoir. Cette prison est l’œuvre de Louis-Pierre Baltard (le père de Victor Baltard, architecte des Halles de Paris). Louis-Pierre Baltard s’est fait une spécialité des constructions carcérales. C’est un récidiviste à qui l’on doit la chapelle de la prison Sainte-Pélagie, celle de la prison Saint-Lazare et son infirmerie à Paris, les prisons de Lyon et, dans cette ville, le Palais de justice, surnommé “les 24 colonnes”. Que ce soit Paul, Pélagie ou Lazare, il y a une ironie macabre à donner à une prison le nom d’un saint ou d’une sainte.
Que veut-on indiquer par ce choix ?

Photo expo pignon ernest

« Dans cette architecture carcérale du XIXème siècle, les murs affirment leur poids, leur pesante épaisseur ; poids de pierres, de blindage, poids d’histoire et de douleur aussi… Les murs sont coiffés de ces dentelles d’acier aiguisées et redoutables que sont les barbelés auxquels, dérisoires, pathétiques, sont accrochés, comme des insectes dans une toile d’araignée, des lambeaux de vêtements, de couvertures et des dizaines de « yoyos », ces bouteilles de plastique qu’avec l’aide d’une ficelle les détenus tentent de faire passer, en les balançant de fenêtre à fenêtre. Cette image de yoyos pendus, la lecture de souvenirs publiés et quelques dialogues avec d’anciens détenus m’ont suggéré le dessin de multiples yoyos, signes de colère, de désir, de culpabilité, de désespoir, d’amour… »

Ernest Pignon - Strip Art

Retrouvez les informations de l’exposition :
http://www.galerie-lelong.com/fr/expositions.html

Très bon article sur le thème : De la prison à la rue – france tv info.
le street art prend ses quartiers à Paris. Reportage de Maud de Bohan.

5 mars, 2014

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Catégorie(s) : Actu Art

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