Dondi White: les racines du street art

5 novembre, 2014

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Donald Joseph White, aka Dondi White 1961 – 1998. Né à Brooklyn (NY) il est connu sous le pseudonyme (surnom que lui donnait sa mère) « Dondi ». Il est l’un des pionniers et artistes les plus influents du mouvement ‘street art’.

portrait 1

Dondi est issu d’une famille afro-américaine et d’origine italienne. Il est le plus jeune des cinq fils White élevés dans le respect de la morale et des valeurs chrétiennes. Conformément aux souhaits de ses parents, Dondi suit ses cours dans une école catholique mais se retrouve dans les années 70 au milieu de l’insécurité que font régner les gangs et les conflits raciaux de l’est de New York. C’est ainsi que paradoxalement, il intègre un gang pour avoir la protection et échapper à la violence qui règne dans son quartier.

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Dondi commence à tagger dans les années 70 ; il intègre le Crew : TOP (The Odd Partners) en 1977 avec des artistes qui comme il le confiera plus tard, l’influencent grandement: MICKEY 729, MOVIN’, HURST, JEE 2 IK, DIKE and UPS 2. Il forme son propre Crew un an après: CIA (Crazy Inside Artists) avec SID, KIST, DURO et d’autres. Le Crew se concentre sur la ligne 2 du métro et Dondi commence à apposer son nom ainsi que d’autres alias (BUS 129, MR WHITE, PRE, POSE, ROLL, 2 MANY, ASIA) sur des douzaines de wagons de métro New-Yorkais.

dondi

Son influence sur les générations d’artistes qui suivent est colossale. Il est une star parmi les ‘street artists’ et l’un des pionniers de techniques encore employées aujourd’hui. Il est d’ailleurs surnommé par les autres artistes de l’époque : « The style Master General ».

train par Dondi White

Même si Dondi White exécute quelques pièces en « Wild style » pour impressionner ses compagnons de tagueurs, il se concentre sur un lettrage impeccable, facile à déchiffrer par tous. L’artiste attache plus d’importance à la forme qu’au sens du message lui-même et travaille les formes et les juxtapositions avec beaucoup de précision. Coté style, les connaisseurs disent que son éducation catholique resurgit dans ses coups de pinceaux et son imagerie religieuse avec des messages tels que : « Anno Domini ».

C’est la photographe Martha Cooper qui immortalisera son oeuvre la plus célèbre : «Children of the Grave ». C’est un travail en trois parties exécutées dans le métro de NYC sur trois wagons de 1978 à 1980.

Street art NYC

Children of The Grave Part 2

COTG 3 1980

DONDI White: du sous-sol à la lumière

La photographe remarque Dondi en capturant par inadvertance l’une de ses pièces dans un cliché pour le New York Post. Suite à leur rencontre, Martha deviendra pour Dondi White une amie fidèle ; c’est elle qui braque un projecteur sur lui, en prenant une série de clichés qui apparaissent dans un livre intitulé : « Subway Art » en 1984. Cet ouvrage met en lumière cette « sous culture » qui émerge et la présente au grand public comme de l’art. C’est le premier vrai document sur la vie de ces artistes de l’ombre que l’on découvre pour la première fois.

livre

Portrait de Martha Cooper

Portrait de Martha Cooper

En 1980, Dondi passe son GED (un diplôme pour ceux qui n’ont pas fini leurs études secondaires) et rejoint l’administration publique tout en continuant à tagger.

Sam Esses, un collectionneur avisé s’est aperçu que la MTA (la société de métro New Yorkaise) supprime les œuvres des « street artists » juste après leur passage. Il a l’idée de fonder le « ESSES STUDIO » : un lieu unique pour que les artistes puissent retranscrire leurs œuvres urbaines dans un cadre légal. Durant deux mois, Esses invite la crème des artistes de l’époque dont Dondi White à peindre sur des toiles. Cette initiative a le mérite de rassembler des artistes isolés, surtout habitués à évoluer dans des rivalités de clans et de territoires.

Esses studio

Dondi White au Esses studios

Esses Studio - Dondi White

Dondi White – Esses Studios

Dondi White: la reconnaissance 

Parallèlement à ce projet, Dondi White s’est associé aux « Souls Artists » : SA. Un groupe d’artistes qui participent activement à l’explosion de l’art dans l’East Village. Ce quartier bouillonnant est devenu le berceau de la contre-culture émergeante du début des années 80 avec des galeries telles que la FUN GALLERY qui consacre à Dondi sa première exposition solo en 1982. Cette galerie visionnaire exposait alors des artistes tels que : FUTURA, Eric Haze, Keith Haring et J-M Basquiat. Quant aux ateliers du SA le lundi soir, ce sont de véritables « happenings » – ils reçoivent la visite de journalistes, de chanteurs, de réalisateurs et d’activistes en tous genres… Les artistes du SA sont tous des réguliers de la fièvre nocturne qui s’empare des clubs New-Yorkais comme le Roxy, le Negril et le Peppermint lodge. Ce microcosme représente à New-York l’avant-garde de la création et une certaine élite. Les artistes sortent progressivement de l’ombre et un documentaire sur la culture urbaine intitulé : « Wild Style » sorti en 1983 présente le travail de Dondi et de Zephyr.

Dondi White & Zephyr

Dondi White & Zephyr

Kano, Futura, Keith Haring et Dondi

Kano, Futura, Keith Haring et Dondi

Cependant, c’est en Californie que Dondi, FUTURA et Zephyr deviennent de vraies célébrités. Ils sont invités en 1982 par l’University of California de Santa Cruz à présenter vingt- cinq de leurs œuvres lors d’une exposition consacrée au ESSES STUDIO. Les projets s’enchainent et trois mois après, les trois compères se retrouvent à Hong Kong pour travailler sur les murs d’un gigantesque espace de 10 000 m2 d’une nouvelle boîte de nuit.

Zephyr, Futura et Dondi 1982

Dondi White, Zephyr, Futura en 1982

United States Of Graffiti, 1982

United States Of Graffiti, 1982: peinture à la bombe sur toile.

Dondi devient internationalement reconnu, il est le premier ‘street artist’ à avoir une exposition solo en Allemagne et aux Pays Bas en 1983 et les musées Européens s’arrachent ses œuvres.

En 1984, Dondi, épuisé par les voyages et le travail, veut souffler et se retire au pic de son succès. Il souhaite prendre du temps pour lui et travailler différemment. Il se lance dans des collages aux teintes bleus avec de l’encre et un stylo. Ces oeuvres d’un nouveau genre, lui prennent des mois à exécuter. Certains spécialistes les reconnaissent comme les meilleures de sa carrière.

pencil and collage sur papier 1992

La reconnaissance suprême, c’est the ‘Art Train Project‘ qui demande à Dondi de recréer (légalement cette fois) « Children of the Grave » dans le Michigan aux cotés d’une douzaine d’autres artistes. Au début des années 90, Dondi s’est installé avec sa petite amie et travaille à mi-temps dans une boutique de prêt-à-porter masculin. Il est l’objet d’une rétrospective en 1992 à la Rempire galerie de Soho et exposé dans l’exposition « Fifteen Years Abovegroud » organisé par l’artiste CRASH. Il décède des complications du Sida en 1998.

portrait 2

Cette toile intitulée : « Tellin about Anno Domini » a été vendu chez Tajan 24 000€ le 9 octobre 2014:

Dondi White chez Tajan

Vidéos: Retrouvez une interview de Charlie AHEARN, le réalisateur du documentaire Wild Style en 1983: Part 1

Part 2:

Liens:

Retrouvez les résultats de la vente ‘Art Urbain de Tajan’ du 9 octobre 2014

Audrey Poux.

5 novembre, 2014

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Catégorie(s) : Street Art / Art Urbain

Une réponse

  1. Myrtille Taff dit :

    Fort, une énergie brute ! Magnifique ! Myrtille T

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